Le chariot

   Ce récit est à la fois une courte nouvelle (au style déplorable) et un rapport de bataille (que j'ai jouée lors de mon premier tournoi). A la fin, il y a un énorme plagiat remodelé tiré de "le Loup de la Crèche" un conte de Noël écrit par Paul de La Panouse en 1982. Je préfère l'avouer au lieu qu'on me le reproche, mais j'ai pas pu m'empêcher de l'ajouter au dernier moment. Je trouve qu'il a sa place ici (enfin, après avoir été remanié).

    Le templier Ilando était sur ses gardes. L'escouade Griffon menée par un Prédicateur tirait un chariot plein de vivres afin de ravitailler les troupes en campagne contre plusieurs villages. Et elle venait de pénétrer en territoire ennemi...

    L'attente devenait insupportable. Les chasseurs avaient depuis longtemps repérer le convoi, et le groupe de loups s'était posté de chaque côté du chemin. Pour aider leurs frères, ils devaient intercepter ceux qui s'habillent de fer. Le chariot qu'ils escortaient avait sans doute un intérêt pour les humains qui avaient attaqué la meute il y a deux jours: il sentait la nourriture.

    Les proies étaient enfin en vue. Sans plus tarder, les Wolfens lancèrent l'assaut et furent en quelques instant sur les Griffons. Dans une vive réaction, le Prédicateur se plaçait devant le chariot, quelques gemmes à la main. Le Rôdeur était satisfait, il pourrait assouvir sa haine sur un adversaire de choix. Dégainant sa lame, il se préparait à ajouter un trophée à sa collection... alors sous les mots du serviteur de Merin, le sol s'embrasa dans un véritable tapis de flammes. Après un hurlement de rage et de douleur, il ne restait du Rôdeur et des deux guerriers qui le suivaient que trois corps carbonisés, figés dans une position d'infinie souffrance. L'adepte tourna son attention sur un chasseur qui tentait de s'en prendre au chariot.

    Au même moment, l'Inquisiteur chargeait un solitaire qui avait répondu à l'appel de ses frères. Le loup banni pu contrer l'onde de choc du guerrier mage en armure grâce à ses connaissances occultes, puis, échangeant quelques passes d'armes, parvint à le blesser.

    Autour du chariot, les combats faisaient rage. Une flèche d'une taille impressionnante vint se planter en vrombissant devant une roue. Un fils d'Yllia portait la main à son épaule touchée par le tir du chasseur de ténèbres. L'odeur écœurante de la chair brûlée agressait les Wolfens, décuplant leur haine. Dans un crissement métallique, un templier s'écroulait, l'armure déchirée par la faucheuse d'un guerrier. Ilando avait vu son frère tomber. Lui même était blessé et il n'arrivait pas à venir à bout de son terrible adversaire. Les Wolfens semblaient pris dans la fureur des combats. Alors profitant de l'inattention de l'ennemi, un lancier pris en main le chariot et le tira, dépassant les corps à corps.

    Imperceptible mouvement d'air... l'odeur des vivres trahit le Griffon et rappela l'objectif aux Wolfens. En quelques secondes, les fils d'Yllia se dégagèrent des combats pour se lancer à la poursuite du chariot. Des humains en armures, seul l'Inquisiteur fut prompt à talonner, une gemme à la main, ses rapides ennemis. Lançant une onde de choc, il sonna les Wolfens qui alors se retournèrent sur lui en grognant. Le valeureux guerrier mage eut à peine le temps de brandire son épée... une lance de chasse et une faucheuse pénétrèrent l'habit de fer dans une gerbe de sang.

    Seul face aux loups, le lancier ne pouvait empêcher la destruction du chariot.

    Les frondaisons filtraient les derniers rayons de Lahn et les Griffons pansaient leur plaies. Leur mission avait été un échec, Merin ne leur pardonnerai pas.  Gueules ouvertes vers le ciel, les Wolfens laissaient leur corps vibrer avec la mélodie qu'ils exprimaient dans un souffle puissant et retenu. Un grondement sourd glissait sous les arbres, suivi d'un hurlement modulé, déchirant l'air gelé jusqu'à Yllia. Enfin le chant retombant s'éteignit dans une longue et belle plainte, signe de la victoire totale des loups sur les Griffons affaiblis par leur longue campagne et leur manque de vivres.